Cressi Camouskin: différente tout simplement

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Cressi possédait déjà une gamme de vêtements bien développée mais un seul type de vêtement manquait, un modèle lisse. La firme italienne fait mieux que répondre à cette attente et nous livre un vêtement lisse en version camo !

Cressi Camouskin
Cressi Camouskin, le logo

Une évolution murement réfléchie.

 

Cressi a connu un de ses premiers titres mondiiaux en pêche sous-marine en 1957, depuis bien évidemment ceux ci se multiplièrent dans la discipline pour atteindre le chiffre de neuf au jour d’aujourd’hui. Si cela ne suffisait pas la firme transalpine connut aussi quelques beaux succès en apnée avec des recordmen tels qu’Umberto Pelizzari ou Stéphane Mifsud.

Fort de cette histoire exceptionnelle, la firme transalpine va tenter de procurer au marché des produits novateurs sans pour autant mettre en arrière plan la construction ou la capacité des produits à durer dans le temps. Côté palmes ou arbalètes, c’est ce qui fera par exemple que Cressi en 2009 ne réalise pas de produits en carbone.

 

Du côté des combinaisons, même philosophie, dans les différents comparatifs, Cressi n’aura jamais été parmi les plus souples mais par contre se retrouve systématiquement dans ceux qui subissent le moins l’écrasement. Le vêtement est un peu moins souple mais par contre dure plus longtemps.

 

 

Cressi Camouskin
Cressi Camouskin de face

La gamme Cressi

Les vêtements néoprène Cressi ont vécu pas mal d’évolutions dans le temps. On n’oubliera pas l’arrivée de la fameuse Pesca Team il y a maintenant 5 ou 6 ans déjà équipée dans sa version 7mm d’un système de jupe «Aquastop» sur le pantalon à bretelles. Au départ encore équipée de fermeture par Brandebourg à corde, la marque italienne va abandonner dernièrement ce procédé pour des fermoirs plastiques plus pratiques sur toutes ses combinaisons.

 

Idem côté pantalon, où à l’origine on retrouvait systématiquement un modèle à bretelles, c’est chaud mais pas forcément pratique lors de l’enfilage de la veste par la suite et surtout l’épaisseur rajoutée va considérablement limiter la facilité respiratoire. Là aussi, l’évolution ne manque pas et avec l’arrivée de nouveaux modèles comme la Cressi GARA ou la Camouskin, c’est aussi l’arrivée du tout nouveau pantalon sans bretelles.

 

Coté gamme à proprement parler, toutes les directions étaient plus ou moins couvertes, de l’entrée de gamme avec l’Apnéa au camouflage Haut de Gamme avec la Tecnica camouflage ou la version «  Chicle » (néoprène lisse extérieur et néoprène refendu intérieur et non sandwich) disponible en Italie ou Espagne. Bref il ne manquait plus qu’un modèle sandwich lisse extérieur, c’est chose faite avec l’arrivée de la Camouskin.

 

 

Pourquoi sandwich ?

Rassurez vous il ne s’agit pas là de vous donner la dernière recette à la mode, à base de pain et llomo iberico, qui risque vite de faire hurler au scandale votre balance.

Non !  Alors que les apnéistes et chasseurs sous-marins de haut niveau cherchaient un vêtement souple à l’extrême et doté d’une meilleure pénétration dans l’eau, on trouva la solution d’enlever la couche de jersey ou de lycra apposée sur le néoprene. Ce dernier était là totalement vierge, souple certes mais sans la moindre protection contre les coups d’ongles et autres caresses rocheuses. Si pour nombre de «  pro » ce néoprène est toujours un incontournable, pour d’autres les explosions de vêtements et l’arrivée des X’tend et autres hyperstretch eurent vite raison de leur soif de lisse.

 

Côté fabricant, on ne s’arrêta pas là car au-delà de la souplesse, le lisse a aussi comme avantage pour ceux chassant en bateau, de sécher beaucoup plus vite et surtout être beaucoup moins sensible au vent (exemple des vêtements de windsurf par exemple). La solution consista à emprisonner entre deux couches de néoprène lisse une couche de tissu qui améliorerait considérablement la résistance sans pour autant sacrifier l’hydrodynamique et la chaleur au vent. Le sandwich venait de naître.

Cressi Camouskin
Cressi Camouskin, les attaches

D’un peu plus près !

Face extérieure, la Camouskin nous présente un joli coloris camouflage réalisé par ordinateur et directement intégré dans la matière. Nos amis à écailles seront-ils sensibles à ce nouvel effort d’adaptation de notre part ? Nous l’espérons ! Plus en détail, la Camouskin adopte une coupe encore plus anatomique (particulièrement au niveau des bras et des jambes). Le tour de visage bénéficie d’un néoprène d’épaisseur inférieure afin d’optimiser encore le confort en action. Nous constatons que le vêtement est fait d’assez peu de panneaux tout en intégrant certaines pièces de néoprène UltraSpan afin de donner encore une meilleure souplesse (côté du thorax, derrière les genoux ou derrière les coudes). Enfin, les extrémités ne sont pas surpiquées, seule protection à ce niveau, le bas du torse qui bénéficie d’un galon lycra.

Côté intérieur, on retrouve un doublage tissu assez agréable et doux afin d’éviter les risques de chauffe au niveau des articulations par exemple mais aussi faciliter l’enfilage. Les coutures sont propres mais non recouvertes.

Cressi Camouskin
Cressi Camouskin, les protections de coudes

Les renforts:

 

Cressi Camouskin
Cressi Camouskin, les protections de genoux

La Camouskin reprend avec plaisir le bon niveau de protection disponible chez Cressi. On retrouve ainsi de bons renforts réalisés en Supratex au niveau des genoux mais aussi aux coudes. Le sternum est couvert d’une bonne protection d’armement de taille moyenne, assez épaisse et antidérapante. Les fesses n’ont pas été négligées non plus puisque pour cette zone un néoprène doublé deux faces en lycra a été utilisé y compris pour la sous-cutale.

 

Cressi Camouskin
Cressi Camouskin en action

En action:

Comme on pouvait s’en douter, avec son doublage intérieur, la Camouskin s’enfile sans avoir à rajouter d’eau savonneuse et surtout sans efforts. Attention à ce que cette relative facilité ne vous fasse pas oublier de bien positionner chaque partie de ce vêtement et plus particulièrement le fameux Aquastop. En effet, avec le tissu intérieur si cette jupe était mal positionnée, l’eau aurait vite fait par la capillarité du tissu de venir vous informer de sa température à peine immergé.

 

Ceci étant fait, direction l’eau ! La Camouskin nous surprend par un comportement assez proche de nos vêtements en refendu. La seule différence va se situer au niveau du contact avec la peau où l’on n’a pas le côté glissant du néoprène recouvert de savon ou de talc. En action la souplesse est assez bonne et permet d’avoir une bonne mobilité. Côté articulations et même après une grosse sortie à la palme, nous ne souffrons d’aucun échauffement. A seize mètres, la combinaison garde une chaleur intéressante et surtout nous ne ressentons pas d’entrées d’eau, le néoprène s’écrase un peu mais rien d’important.

 

Au delà de 25 mètres, le constat est identique, on retrouve la qualité Cressi et même si le néoprène s’écrase cela reste dans une très bonne moyenne. Côté souplesse, si la Camouskin n’est pas au niveau des combinaisons ultra souple du marché, nous avons toutefois été agréablement surpris si on la compare avec d’autres combinaisons sandwich où là elle rentre dans les modèles à souples.

 

Et la chaleur générale ? Sortis dans une eau à 12 degrés avec cette 5mm, nous avions peur d’être totalement hors programme. En réalité, cette 5mm ne dénote pas par rapport au reste du marché, avec simplement un sensation de chaleur un peu moins importante due à la sensation du tissu intérieur sur la peau. Une fois sur le bateau et à pleine vitesse, on retrouve les qualités des vêtements lisses et la chaleur est immédiate.

Cressi Camouskin
Cressi Camouskin en action

Du potentiel !

 

Cressi a pris un risque énorme cette année en sortant une combinaison allant à l’encontre de pas mal d’idées préconçues. Alors que l’on nous vendait du refendu depuis des années, voilà la firme italienne qui nous présente un modèle doublé sur la face interne. Et pourquoi pas ? C’est évident, elle sera moins souple qu’un vêtement en lisse vierge ou une Xtend mais comparée à une concurrente en sandwich la donne est différente et la Camouskin totalement dans le coup. Seul le contact du tissu peut parfois être un peu surprenant au départ. Simple à enfiler, pratique et bien construite, elle passe le test de l’écrasement sans problème et apporte une souplesse intéressante chez Cressi pour ce type de produit. Un regret toutefois, l’absence d’une version 3mm valable pour les conditions d’été ou l’apnée en piscine.

 

Les+:

-coloris camouflage

-facilité d’enfilage

-bon niveau de renforts

-solidité générale

-écrasement faible

 

Les-:

-pas de version 3mm

-coutures intérieures non recouvertes

-encore plus de souplesse

 

l’avis des testeurs:

Bertrand «  Bien entendu, lorsque l’on m’a dit que j’allais tester une combinaison avec tissu intérieur, j’ai un peu halluciné. Une fois en face de la combinaison, j’ai vite révisé mon jugement. Le camouflage est sympa, c’est facile à mettre et au final dans l’eau pas si différent de nos combinaisons en refendu. Bien entendu le contact avec la peau est moins glissant et la combinaison peu paraître plus raide à cause de cela mais en action cela fonctionne bien. Je regrette moi aussi qu’il n’y ait pas de version 3mm qui aurait été top pour l’été. »

 

Alain «  Chassant souvent en bateau, la Camouskin m’a vite donné satisfaction, pas besoin de savonner donc l’enfilage est même super simple dans l’embarcation. Bien entendu, sortie de l’eau, le retour au bord à 25 nœuds est chaud, merci le lisse extérieur. Dans l’eau, c’est assez souple et la chaleur sans être impressionnante est plutôt bonne. Je la vois bien pour l’intersaison en 5mm. Le revêtement intérieur ? Surprenant au premier abord, la sensation est différente surtout. Seul truc, le tissu intérieur oblige à plus laver la combinaison faute de quoi les odeurs arrivent vite ! »

 

The TABLEAU:

Cressi Camouskin
Cressi Camouskin, le tableau

Le contact:

Cressi Sub France – Espace La Gaude – 9565 Route de Saint Laurent – 06610 La Gaude

 

le site web: Cressi Web