Lorsque l’on pense au pays Basque, on pense immédiatement aux vagues énormes, au surf,…, bref à une mer qui va pouvoir devenir aussi hostile que belle lorsque les conditions s’y mettent. Côté chasse sous-marine, l’homme s’est forcément adapté et les belles pêches ne sont pas rares notamment pour le sar ou le maigre. La saison du sar allant commencer dans quelques mois, l’occasion pour nous était trop belle d’interviewer deux très bons pécheurs sous-marins locaux : Laurent Gamundi et Yvan Lopez, éléments moteurs du Biarritz Chasse Océan mais aussi Daniel Delille du Hendaye Agachon Club originaire du nord et arrivé plus récemment dans le coin.
1 – L’échauffement en pêche sous-marine n’est pas toujours simple notamment si l’on pêche en bateau, dans ton cas comment organises tu ton début de sortie ?
Au Pays basque 80% de la pêche se fait entre 0 et 10 mètres. Occasionnellement nous prenons quelques mètres de plus pour le Maigre . Alors la plupart du temps on se chauffe en pêchant.
2 – Combien de temps te faut-il pour être à 100% de tes capacités ?
En général il nous faut une dizaine d’apnées pour commencer à nous sentir bien.
3 – Comment organises tu tes sorties ? Un seul spot ou tu papillonnes ?
Avec le bateau on aime bien papillonner d’un site à l’autre. Mais sinon nous avons souvent tendance à rester sur les briquets au nord d’Hendaye et à l’embouchure pour le maigre.
4 – Tu pêches sur la côte Basque où les sars de belles tailles sont les poissons rois. Peux tu nous parler de la particularité de cette pêche dans cette région fantastique ?
Ici on pêche le sar en avançant dans la houle et le champagne, à l’indienne et on fait quelques petits agachons de temps en temps. La particularité de notre région par rapport à la méditerranée c’est la houle et la visibilité. L’eau est souvent mâchée, mais c’est un avantage pour surprendre le sar quand il s’alimente. Les meilleurs pêches se font entre 1 et 2 mètres de houle.
5 – Y a t il des erreurs à éviter lorsque l’on cherche à faire de beaux sars (commun, tambour,…) ?
Il faut toujours avoir le soleil dans le dos. Ici le courant est rare mais on se fait bien secouer par la houle. Il faut surtout veiller à ne pas faire de bruit parasite avec les plombs par exemple. Bien coller au biotope sans faire de bruit alors qu’on se fait secouer par la houle n’est pas une mince affaire !
6 – J’imagine que tu es déjà allé en méditerranée, tu pêches le sar différemment ?
Lorsque je me rends en méditerranée, j’adapte bien entendu ma façon de pêcher et je vais surtout pêcher à trou là bas. Et souvent bien plus profond que chez nous.
7 – Si septembre/octobre sont souvent synonymes de belles pêches, comment appréhendes tu l’arrivée de l’hiver et quelle est ton activité durant cette période ?
On pêche tout l’hiver dès que la météo le permet. On fait très attention à la sécurité, pour ça c’est super de pêcher à 2. Mais au-dessus de 2 mètres de houle c’est clairement dangereux de sortir à l’eau, donc dès qu’on reçoit les grosses houles d’hiver on doit patienter. Alors on s’entraine en piscine au sein de notre club le Biarritz Chasse Océan dont Laurent est le vice-président et entraineur. On fait quelques sorties fosse à la Teste de Buch aussi pour garder de l’aisance en profondeur.
8 – Côté matériel, comment adaptes tu ton matos à la pêche de sar ?
Les arbalètes doivent être maniables, donc une arbalète entre 85 et 100, simple sandow.
9 – Que penses tu des arbalètes roller que l’on voit apparaître de plus en plus ?
Le top, on en a chacun une quand on part en voyage !
10 – Une idée d’entraînement pour la pêche sous-marine et travailler notre sens du poisson ?
Chez nous ce qui compte avant tout c’est d’avoir le sens marin. Pêcher dans la houle est un très bon entrainement et permet de faire de bonnes pêches. Sortir souvent et ne pas hésiter à pêcher dans des conditions difficiles, c’est bon pour le mental. Ecouter les anciens aussi ça sert, et pour ça intégrer la vie du club c’est un plus.
11- Le mot de la fin ?
Le Pays basque est une région magnifique, ses fonds sont rudes, mais accessibles à qui s’en donne les moyens et est prêt à se faire un peu secouer.
Images tournées France et Espagne ( d’où la présence d’une lampe sur certaines images, la lampe est autorisée en Espagne)
Bien entendu, certains diront que lorsque l’on est local c’est plus simple et ce ne sera pas faux. Mais alors comment s’adapter lorsque l’on arrive dans cette région ? C’est ce à quoi nous a répondu, Daniel Delille venu tout droit du Cap Gris-Nez dans le nord de la France pour s’établir au pays Basque il y a quelques années.
1 – Allez contrôle d’identité !
Nom Delille, prénom Daniel, passionné de pêche sous-marine depuis 20 ans, adjoint sportif au Hendaye Agachon Club. Signe particulier ? Originaire du Nord et installé au pays Basque depuis 9 ans où je représente la marque Cressi.
2 – Comment es tu arrivé à la pêche sous-marine ?
j’ai débuté ma grande passion en Bretagne durant mes vacances passées dans le Finistère sud, avec mon frère Jérôme, et ensuite en Mer du Nord aux cotés d’anciens champions comme Loïc DELHOMEL, Jean-Jacques DOOSE….etc..Ces derniers n’ont pas hésité à me faire découvrir la Pêche sous-marine de compétition à la FFESSM, et ensuite à la FNPSA, laquelle selon moi est la plus grande école de la pêche permettant d’apprendre, de découvrir, et également de s’adapter au mieux sur les différents spots de PSM en France.
3- Et la côte Basque, ça t’est venu comment ?
En mars 2006, ma vie professionnelle prend un virage ou plutôt entame une belle descente. Me voilà en direction du Sud Ouest où je réside à présent. Côté chasse sous-marine, je laisse derrière moi « mon » Cap Gris-Nez pour arriver ici où je vais rencontrer un paquet de passionnés notamment avec le Hendaye Agachon Club qui était présidé à l’époque par une pointure locale : Olivier Marticorena.
4 – Qu’as tu du changer dans ta pêche ?
C’est certains, côté pêche il a fallu adapter mes habitudes car ici les conditions sont totalement différentes. Ici les courants violents sont absents, l’eau est forcément plus chaude, et la visibilité bien plus claire. Côté poissons, si je faisais déjà pas mal de bar et autres mulets chez moi, ici j’ai rajouté sars, dorades, rascasses, congres, bonites, maigres, balistes, saupes, etc…..et beaucoup de seiches (entre mars et juin). Cependant on y trouve beaucoup moins facilement de crustacés ( araignées, homards, tourteaux,…) Côté profondeur, l’adaptation n’a pas été difficile dans la mesure où ici il est tout à fait possible de faire de très belles prises dans moins de 10m.
5 – Selon toi qu’est ce qui caractérise le plus cette pêche au pays Basque ?
La grosse houle qui est souvent présente et rends parfois difficile et dangereuses les mises à l’eau pour un départ à la palme.
La présence des requins souvent présents mais pas agressifs, ils aiment venir manger les poissons qui pendouillent sur l’accroche poisson…
Le manque de zones de repli lorsque les vents sont défavorables pour une mise à l’eau.
Le changement de temps qui parfois est assez brutal surtout lorsque « EMBATA » ( vent violent qui tourne autour d’Hendaye ) en moins de 10 minutes la mer calme peut passer à très très agitée et ce vent violent peu rendre le retour assez difficile.
Et côté sars, comment t’es tu adapté ?
En fait, arrivé ici, à l’écoute de mes copains du club, j’ai un peu abandonné l’agachon pour une pêche à l’indienne et à trou, car ici, même si c’est la région du sar, ces poissons sont devenus très vifs à la vue du chasseur sous-marin et il faut savoir manier l’arbalète pour pouvoir les surprendre (un fusil léger et maniable est indispensable).
Autre élément auquel il faut s’adapter : la houle ! Pas évident de faire des tirs à vue avec précision quand ça secoue.
Sinon j’ai aussi appris à chercher les sars à trou surtout lors des compétitions, ici au pays Basque un bon pécheur à trou arrive à sortir son épingle du jeu et à présenter de belles ceintures bien que les sars s’enraguent de moins en moins et sont toujours prêt à démarrer au moindre bruit.
Agilité et discrétion sont de mise et règles indispensables pour surprendre ces poissons.
Pour ma part je me suis rendu compte que la technique qui est la plus adaptée est « l’agindienne » (mélange d’agachon et d’indienne). Le relief des fonds marins se prête vraiment à cette technique de pêche. Sinon ici la psm se caractérise par la présence des sars mais aussi des bonites qui sont souvent présentent entre avril et octobre
merci à ces trois chasseurs sous-marins passionnés !
Les rencontrer ?